La vitamine D agit sur les gènes pour retarder le vieillissement

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La vitamine D préserverait les télomères, région hautement répétitive à l’extrémité des chromosomes, qui protègent l’ADN lors des divisions cellulaires, ce qui augmenterait la durée de vie des cellules et pourrait donc ralentir notre vieillissement. Cette nouvelle propriété de la vitamine D a été découverte par une équipe de chercheurs à l’Université de Londres et publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition.

Introduction

Les télomères sont des parties non codantes et hautement répétitives de l’ADN, ils sont situés aux extrémités des chromosomes et les protègent lors des différentes divisions cellulaires. La longueur des télomères diminue à chaque division et une fois trop courts ils perdent leur rôle protecteur, il s’ensuit un ralentissement puis un arrêt de la croissance de la cellule. A plus grande échelle des études ont montrés que des télomères courts sont associés à un risque plus élevé de maladies liées au vieillissement, de plus les personnes souffrantes d’inflammations chroniques, les fumeurs et les personnes en surpoids possèdent des télomères plus courts que la moyenne : augmenter la durée de vie des télomères pourrait donc retarder le vieillissement.

Les sujets et la méthode

Des études antérieures ont montré que le stress oxydatif, qui est une source d’inflammation, a pour effet de raccourcir plus rapidement les télomères. Pour mesurer l’inflammation on utilise un marqueur (la C-réactive protéine, CRP) : plus le taux de CRP est élevé, plus l’inflammation est importante, or on sait que la concentration sanguine en 25(OH)D (forme active que prend la vitamine D lorsqu’elle est dans le sang) est inversement proportionnelle au taux de CRP. Donc il semblerait qu’un taux élevé en 25(OH)D entraîne une diminution de l’inflammation, ce qui pourrait avoir des conséquences bénéfiques sur la longueur des télomères. C’est pour cela que les chercheurs ont décidé d’étudier l’influence de la concentration en 25(OH)D sur la longueur des télomères. Ils ont, en d’autres termes, tenté de répondre à la question : « Est-ce que la supplémentation en vitamine D préserverait les télomères ? ».

Pour cela ils ont utilisé les données de 2160 femmes :

Ils ont ensuite placé un point représentant chaque femme sur un graphique de la longueur des télomères en fonction de leur taux de 25(OH)D, puis ils ont effectué une régression linéaire (la droite noire) permettant de voir l’évolution moyenne de la longueur des télomères.

Étant donné que l’âge est un facteur influant sur la longueur des télomères, les chercheurs ont réajusté le graphique précédent en fonction de l’âge des femmes :

Le taux de 25(OH)D semble donc avoir une influence positive sur la longueur des télomères, qui correspond bien à ce qu’avaient pressenti les chercheurs. Cette influence est encore plus frappante sur le graphique ci-dessous :

Les données de ce graphiques ont été réparti par niveau de CRP (faible si inférieur à 2.0 mg/L, et élevé sinon) et par niveau de 25(OH)D, si l’on compare les deux groupes les plus extrêmes (CRP élevé et 25(OH)D faible, avec CRP faible et 25(OH)D) on a une différence de longueur des télomères de 164,6 paires de bases, ce qui représente environ 7 années de vieillissement. Et, de manière plus générale, il apparaît clairement qu’un taux élevé de 25(OH)D combiné avec une faible inflammation contribue à la préservation de la longueur des télomères.

Interprétations

Les résultats de cette étude menée sur un large échantillon de la population suggèrent qu’un taux élevé de 25(OH)D est associé avec des télomères plus longs, mais aussi qu’une concentration élevée en CRP est associée avec des télomères courts. Donc la vitamine D a une double influence sur les télomères en les préservant directement (peu importe le taux de CRP) mais aussi en réduisant l’inflammation (et le taux de CRP). La vitamine D a donc des effets similaires sur des individus subissant un stress oxydatif élevé et sur les individus ayant une bonne hygiène de vie. Les chercheurs précisent tout de même que d’autres études sont encore nécessaires pour préciser le rôle que joue la vitamine D sur le stress oxydatif et l’inflammation, et par quel mécanisme elle les inhibe, mais sont très convaincus que la vitamine D joue un grand rôle dans la protection des télomères.

Conclusion

L’inflammation et le stresse oxydatif sont des éléments clés dans le vieillissement biologique, ils sont le plus souvent causés par le tabagisme, l’obésité, le sédentarisme, et sont associés à des télomères plus courts que la moyenne. Cette étude est intéressante dans la mesure où elle met en évidence un moyen d’atténuer les effets d’une mauvaise hygiène de vie, en réduisant les inflammations et le stress oxydatif, qui est la supplémentation en vitamine D. En effet la longueur des télomères et le taux de vitamine D décroissent avec l’âge, et les individus qui se supplémentent en vitamine D ont, en moyenne, des télomères plus longs. Donc ces données suggèrent un autre effet bénéfique potentiel de la supplémentation en vitamine D sur le vieillissement et les maladies liées au vieillissement.

Source : Am J Clin Nutr. 2007 Nov;86(5):1420-5.

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